Evaluer le risque sol / sous-sol

L’évaluation des risques du sol et du sous-sol à l’Ineris porte exclusivement sur les risques relatifs aux mouvements de terrain. Les phénomènes naturels qui sont au cœur de ce type de risque induisent des méthodes d’évaluation identiques, que l’on soit dans un contexte d’activité économique (exploitation souterraine ou à ciel ouvert) et dans un contexte de risque naturel.
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Le risque de mouvements de terrain est un risque de type accidentel qui partage une terminologie commune avec le risque technologique. Les phénomènes naturels en jeu confèrent néanmoins à ce type de risque des caractéristiques distinctes, qui influent sur les méthodes d’évaluation : connaissance parcellaire du contexte dans lequel se produit le phénomène, diversité des types de phénomène, probabilité d’occurrence difficile à établir, forte intensité impossible à réduire par des mesures de maîtrise des risques…
Les risques d’origine naturelle sont historiquement les premiers à avoir fait l’objet de plans de prévention des risques (PPR) à l’échelle d’un territoire, institués par la loi dite Barnier du 2 février 1995 sur le renforcement de la protection de l’environnement. Le PPR réglemente l’utilisation des sols en tenant compte des risques naturels identifiés dans une zone donnée et de la non-aggravation des risques. Les types de risque pris en compte dans ces plans sont l’inondation, le mouvement de terrain, l’avalanche, l’incendie de forêt, le séisme, l’éruption volcanique, la tempête et le cyclone (spécifique à l’outre-mer).

Le risque « après-mine »

Ces plans de prévention des risques, devenus plans de prévention des risques naturels (PPRN), ont servi de modèle aux plans de prévention des risques miniers (PPRM) mis en place par la loi dite « après-mine » du 30 mars 1999. Si les seules activités minières en France restent aujourd’hui l’extraction du sel, de la bauxite et du kaolin, les anciennes exploitations minières fermées peuvent encore générer des risques et des nuisances.
Le plan de prévention des risques miniers a pour objet d’assurer la sécurité des personnes et des biens en définissant des principes d’utilisation du sol dans les zones soumises à des risques d’origine minière.

Les mouvements de terrain (affaissement, effondrement et fontis) font partie, avec les émissions de gaz dangereux en surface et les inondations, des trois types de risques de type naturel identifiés dans le cadre de l’évaluation des risques « après-mine ». La pollution des sols et des eaux souterraines ainsi que les rayonnements ionisants font également partie des risques miniers.

> Typologie des risques de mouvements de terrain

L’évaluation du risque de mouvements de terrain

Le cœur de l’évaluation du risque de mouvements de terrain est une démarche de caractérisation de l’aléa, qui doit aboutir à une cartographie de la zone considérée.

  • Une étape préliminaire cruciale, après avoir fixé le périmètre de l’étude, est celle du recensement et du traitement de données. A la différence du système industriel maîtrisé par l’exploitant, le contexte dans lequel l’aléa est susceptible de produire des désordres n’est pas ou peu connu. L’étude du contexte nécessite de collecter de nombreuses données techniques (météorologique, morphologique, géologique, hydraulique, hydrologique…), de consulter les archives, d’analyser des informations géographiques (population, habitat…). Cette collecte aboutit à la réalisation d’une carte informative de localisation, qui décrit les phénomènes observés ou historiques.
  • La première étape de l’évaluation consiste à déterminer l’aléa de référence dans une zone donnée. Les caractéristiques d’un mouvement de terrain sont très hétérogènes : chaque évènement est unique et ne se reproduit pas dans les mêmes conditions. Il est donc nécessaire de déterminer un aléa de référence qui puisse représenter de manière simplifiée toute la diversité de ces caractéristiques. Il s’agit généralement soit de l’événement potentiel et vraisemblable le plus fort à échéance centennale (en moyenne une fois par siècle) soit du plus fort événement historique survenu dans une configuration jugée équivalente.
  • Dans une deuxième phase, on procède à la délimitation des zones d’aléa. Il s’agit d’identifier les secteurs géologiquement homogènes dans lesquels les mouvements de terrain peuvent se produire. Cette phase repose sur l’analyse de données existantes et sur des relevés de terrain.
  • La troisième étape consister à estimer la probabilité d’occurrence du phénomène. La plupart des mouvements de terrain n’étant pas des phénomènes répétitifs, il est presque impossible d’estimer quantitativement une fréquence. L’estimation repose donc sur la prédisposition du site étudié à subir le phénomène, à travers l’analyse des paramètres du site et de facteurs déclenchants ou aggravants.
  • La qualification de l’aléa en intensité intervient dans une quatrième phase. Compte tenu de la diversité des mouvements de terrain, il est difficile de traduire quantitativement leurs caractéristiques physiques. La qualification est souvent déterminée en fonction de l’impact de l’aléa sur les enjeux (potentiel de dommage) ; de l’importance et du coût des mesures qu’il conviendrait de mettre en place pour s’en protéger ; des données de surveillance qui permettent d’apprécier l’évolution des mouvements.
  • La cartographie des aléas qui résulte de l’évaluation est ensuite associée à une cartographie des enjeux du territoire, ce qui permet d’organiser l’aménagement urbain dans la zone étudiée.