Substances Pertinentes à Surveiller (SPAS) dans les eaux de surface - Etude des données à l'échelle des bassins hydrographiques et selon les types de pression chimique


Description

L’objectif de ce travail est d’étudier les données de surveillance acquises sur la période 2016-2019 de 26 substances pertinentes à surveiller - SPAS - (des produits phytosanitaires, des produits pharmaceutiques et des métaux et minéraux) identifiées comme possibles polluants spécifiques de l’état écologique (PSEE) à considérer dans le prochain cycle de surveillance de la directive cadre eau (2022-2027), dans les eaux de surface à l’échelle des bassins hydrographiques en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). De plus, les données d’imprégnation des milieux ont été croisées aux données d’occupation des sols qui permettent  d’identifier de possibles sources de contaminants chimiques (on parle de « pressions chimiques » régionales), afin d’identifier des substances caractéristiques des différentes pressions et donc de différents types d’activités à l’origine des sources, et d’identifier d’éventuelles substances multi-pressions, voire ubiquitaires.
Au total, 721 406 données, extraites de la base de données Naïades, qui compile notamment les données de mesure des micropolluants dans les eaux de surface en France, issues de 1471 stations du Réseau de Contrôle de Surveillance (RCS) ont été exploitées dans cette étude. En matière d’imprégnation des milieux, 4 substances ont été quantifiées dans tous les bassins de métropole à une fréquence supérieure à 20 % : le cobalt, le métolachlore ESA, l’oxazépam et la carbamazépine. Les cyanures libres ont été quantifiés à plus de 40 % dans les 4 bassins de métropole où ils ont été recherchés. S’agissant du dépassement des seuils écotoxicologiques, six substances présentaient un risque de dépassement sur tous les bassins de métropole : le cobalt, la carbamazépine, le diclofénac, l’ibuprofène, et le diméthénamide se distinguaient par un risque moyennement critique sur tous les bassins, et le métolachlore, par un risque très critique sur le bassin Adour-Garonne et moyennement critique sur les autres bassins. Enfin, quatre types de stations ont été identifiés, correspondant à trois types de pression chimique (pression agricole, pression urbaine, pression industrielle) et aux stations de type forêts et milieux semi-naturels. L’étude des fréquences de quantification sur les quatre types de stations a montré que les substances étaient présentes à des fréquences variables selon le type de station. Aucune substance n’a été spécifiquement associée à une seule pression chimique, et des produits phytosanitaires, des produits pharmaceutiques et des métaux et minéraux ont été retrouvés sur les quatre types de stations.